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Histoire
Andrée Clair
Le fabuleux empire du Mali

Illustrations de Tall Papa Ibra
Paris. Présence Africaine. 1959. 16 pages.

I — Le Mali

Le grand empire mali, ou mandingue, ou malinké, a laissé des souvenirs si fabuleux qu'il est toujours vivant dans le cœur des Africains. Un poète mandingue décrivant une scène actuelle d'un village du Niger, écrit :

De sa voix forte et sonore, le doyen des griots, appuyé contre un tronc d'arbre et jouant de son petit tambour, interpelle chaleureusement

« Keïta! enfant d'empereur, fils de Soundiata,
Moissonne et raidis ton bras. »

C'est au bord du Sankarani, près du grand Dioliba ou Niger, que Soundiata a fondé Niani, la capitale de l'empire. Et autour de cette ville, l'empire a grandi. Il a grandi jusqu'à l'Océan et jusqu'au désert, jusqu'au Moyen-Niger et jusqu'à la forêt impénétrable du Sud.

Le Dioliba est le fleuve du Mali.

« Coule donc Djoliba, vénérable Niger, passe ton chemin et poursuis à travers le monde noir ta généreuse mission. Tant que tes flots limpides rouleront dans ce pays, les greniers ne seront jamais vides, et chaque soir, les chants fébriles S'élèveront au-dessus des villages pour égayer le peuple malinké ». (Keita Fodéba)
Nous connaissons le Mali pour les voyageurs arabes : El Bekri, Ibn Kaldoun, Idrisi, Makrizi, Léon l'Africain, Ibn Battuta, et par les auteurs du Tarikh-el-Fettach et du Tarikh-es-Soudan.

Tous ont parlé avec admiration de ce prestigieux empire.

Écoutez, enfants noirs et aussi enfants blancs, ce qu'ils nous ont appris.

II — Les Origines

Le royaume du Mali existe dès le Xe siècle, mais on connaît peu de choses sur cette époque.

On sait qu'au début du XIe siècle, en 1050, une terrible sécheresse désole le pays. Sous le ciel trop calme, la terre se fendille, les plantes jaunissent, les cultures dépérissent, les animaux meurent, la famine menace. Les hommes ont peur et ils accusent leur roi Baramdana. Celui-ci multiplie les exorcismes pour faire venir la pluie. La pluie ne vient pas. Un marabout lui conseille de se convertir à l'islamisme. Ce qu'il fait. Il reçoit alors le nom d'EL Moslemani.

Et la pluie tombe.

Le peuple calme sa colère, mais garde la religion de ses ancêtres.

El Moslemani, lui, fortifie son pouvoir et fait le pèlerinage à La Mecque. Il porte le titre de Sultan. A cette époque, il n'y en a que cinq dans le monde.

Pendant 150 ans environ la vie du petit royaume est très calme : personne n'en parle.

En 1200, Moussa Allakoi devient roi. En 1218, Naré Famagan lui succède. Sa puissance est tout de même assez grande pour qu'un de ses voisins, le roi du Sosso, Soumangourou Kanté, s'en trouve mécontent et veuille y mettre fin. Il déclare donc la guerre au Sultan du Mali en 1224.

Naré Famagan est vaincu. Cela ne suffit pas à Soumangourou Kanté. Il le fait mettre à mort. Mais cela ne lui suffit pas encore...

III — Soundiata Keita (1230-1255)

Soumagourou Kanté est donc le maître du royaume mandingue. Mais Naré Famagan avait douze fils. Le roi du Sosso, pour s'assurer un avenir tranquille, les fait massacrer. Toutefois le douzième, Soundiata, est si malingre et si chétif que le conquérant se met à rire :

— Ne le tuez pas ! Il vivra tout juste assez pour se rappeler comment son père et ses frères sont morts. Et pour me craindre!

Oh oui! Soundiata se rappellera toujours ce carnage et il jure de se venger.

Un jour, pour se moquer, quelqu'un lui met entre les mains le bâton de commandement de son père.

Soundiata le prend, se lève, et un robuste jeune homme apparaît aux yeux de tous.

Celui qui, hier encore était presque un infirme, part en brousse, tue sans peine six éléphants, en mange tout naturellement cinq, et revient, portant avec aisance le sixième sur son dos.

Ces faits extraordinaires remplissent les Mandingues de fierté, et quand Soundiata convoque les guerriers, ils accourent. A leur tête, il reconquiert les anciennes provinces du royaume et va même jusqu'au Fouta-Djalon.

Sûr de lui, il juge alors le moment venu de venger son père et ses onze frères.

Mais Soundiata, le brave, le victorieux, le juste, est aussi prudent que réfléchi. Il sait que Soumangourou Kanté n'a jamais été blessé dans un combat, et ne le sera jamais, à moins que...

Il y a un secret.
Tant qu'il ne l'aura pas découvert, Soundiata ne fera pas la guerre à son ennemi.

Aussi, il lui offre en mariage, sa sœur, la très belle Djégué. Avant de partir, elle parle longuement avec son frère : elle fera tout pour que le roi de Sosso lui apprenne son secret.

Et Soumangourou Kanté, trop sûr de lui, le lui apprend.
La nuit même, la vaillante Djégué s'échappe du palais aux sept enceintes. Elle échappe aux chiens terribles. Elle saute sur un cheval impatient et, dans l'obscurité, harcelant sa monture, elle galope vers son frère.

— Soumangourou Kanté sera tué, lui dit-elle, par une flèche dont la pointe portera un ergot de coq noir et blanc.

Djégué et Soundiata se regardent avec des yeux étincelants.

Soundiata donne l'ordre à un magicien, l'ancêtre des Kamara, de lui fabriquer cette flèche. Il réunit son armée, forte et bien organisée, puis va attaquer son ennemi.

La rencontre a lieu à Kirina.

Les deux rois s'invectivent d'abord, comme c'est la coutume, puis Soundiata, le cœur brûlant de vengeance, mais très calme, bande son arc.

La flèche siffle d'une façon terrible, le ciel aussitôt devient noir et d'épouvantables grondements de tonnerre retentissent.

Et la flèche atteint Soumangourou Kanté.

C'est le dernier souvenir que les Mandingues gardent de leur ennemi. Car, au même moment, il disparaît et jamais personne ne le revit.

A la place qu'il occupait reste un bracelet d'argent. Un baobab poussa au milieu...

Soundiata s'empare des États de Soumangourou Kanté, s'attaque au royaume de Ghana, est maître de sa capitale en 1240, conquiert le Gangaran et le Bambouk, pays de l'or.

Il transfère alors sa capitale, de Kangaba, à Niani, sur le Sankarani, et prend le titre d'empereur.

Car le Mali est vraiment un empire par son étendue et sa richesse.

Soundiata, qui sut lutter pour reconquérir son royaume, est aussi un grand administrateur. Il fait cultiver le coton et tisser ses fibres, il fait exploiter les mines d'or, développe le commerce, entretient des pistes sur lesquelles, en cette époque lointaine, commerçants ou simples particuliers peuvent circuler en toute sécurité.

De grandes fêtes ont souvent lieu dans la capitale. Hélas, au cours de l'une d'elles, en 1256, Soundiata Keita meurt accidentellement.

Il y a plus de sept siècles de cela...

Mais, chaque année, depuis 1265, au bord du Sankarani, des fêtes religieuses se célèbrent à l'endroit où le grand Soundiata est mort.

Et au pays mandingue, les griots chantent toujours les hauts faits de Soundiata, le héros, le grand empereur, le fondateur de la dynastie des Keita.

IV — De 1225 A 1307

L'empire du Mali est maintenant très puissant.

Mansa-Oulé, le fils de Soundiata gouverne dé 1265 à 1270. Très croyant, il fait le pèlerinage de La Mecque et agrandit encore ses territoires. Puis vient une période troublée qui dure 15 ans, et pendant laquelle se succèdent Ouati, Kalifa et Aboubakari. Les princes se disputent, l'empire est divisé. Alors, un homme, qui n'est pas de la dynastie des Keita, prend le pouvoir. C'est Sakoura, un ancien serf royal affranchi. Il rétablit l'ordre et fait cesser les discordes. De 1285 à 1300, il gouverne avec sagesse et fermeté, se battant s'il le faut, et ajoutant à l'empire les provinces du Macina et du Tekhour. Sakoura va à La Mecque, mais pendant le voyage du retour, après avoir traversé la mer Rouge, il est assassiné.

La dynastie des Keita reprend le pouvoir. De 1300 à 1307 se succèdent Gaou, Mamadou et Aboubakari II. Un auteur arabe prétend qu'Aboubakari II voulant voir « l'extrémité de l'Océan » réunit deux mille pirogues. A leur tête, il s'élance vers l'inconnu. Ce serait pendant cette exploration qu'il mourût.

Son successeur est son fils : Kango Moussa, Moussa Ier.

V — Kango Moussa (1307-1332)

Kango Moussa, petit neveu de Soundiata Keita est « un homme jeune, de couleur brune, de figure agréable et de belle tournure ».

Son empire très riche, produit beaucoup d'or et exporte quantité de marchandises à travers le désert par des caravanes qui rejoignent l'Afrique du Nord ou l'Égypte. L'armée, avec ses officiers expérimentés et ses soldats bien entraînés fait régner l'ordre dans tout le pays.

Aussi, l'empire étant prospère et en paix, Kango Moussa peut partir en toute tranquillité faire un pèlerinage à La Mecque, en 1324.

Le voyage a été extraordinaire. Partout où le cortège de l'empereur a passé il a laissé un souvenir émerveillé. Pour éviter la région peu sûre où Sakoura avait été dévalisé et tué 24 années auparavant, Kango Moussa choisit la route de la Méditerranée et s'entoure d'une imposante escorte : « 15.000 hommes » nous dit un historien. Certains vont jusqu'à 60.000. Cette escorte est magnifique : « Chaque fois qu'il montait à cheval il était précédé de 500 esclaves, chacun d'eux portant une baguette d'or du poids de 500 mitcals (plus de trois kilogrammes). Il avait emmené 40 mules chargées d'or ».

Des lettrés, des hauts dignitaires, des savants, accompagnent l'empereur. Et aussi Naré Honté, une de ses femmes. L'immense cortège

Alors, Kango Moussa, dans la nuit, fait creuser, par des esclaves, un bassin dont le fond et les côtés seront enduits de beurre de karité, afin que le sable n'absorbe pas l'eau. Et l'eau, la précieuse eau du désert, coule des outres. Au matin, Naré Honté, assise sur une mule et entourée de 500 femmes, va se baigner.

Puis ce sont les oasis du Touat, le Lybie, et, enfin, Le Caire. La ville est habituée aux rois étrangers, et aux magnificences, mais elle s'étonne devant le faste, les richesses, la suite de l'empereur noir.

Le sultan du Caire offre au sultan du Mali de somptueux cadeaux; entre autres, des vêtements brodés d'or, des agrafes d'or, un baudrier d'or, deux chevaux magnifiques.

A La Mecque, Kango Moussa fut tout aussi renommé qu'au Caire pour ses largesses.' Et aussi pour sa piété qui était très profonde et très sincère.

Repassant par l'Égypte, il emmène avec lui un architecte andalou. Pendant que sa suite achète des tissus, des bijoux, des parfums, des gâteaux, des souvenirs, Kango Moussa, lui, rencontre des lettrés, des libraires et rapporte toute une bibliothèque de livres saints.

L'empereur et sa suite dépensent tant d'or qu'ils font baisser son prix. Ils en dépensent tant qu'ils n'en ont plus. Il faut en emprunter. Ceux qui prêtent s'ajoutent à l'immense caravane afin d'être remboursés au Mali.

Et l'on refait la traversée du désert.

Enfin, un jour, on arrive à Gao, capitale de l'empire Sonraï que Sagamandia, général de Kango Moussa, lui a conquis pendant son absence (1325). Quelle différence avec les villes visitées pendant le voyage! Ce n'est qu'un gros marché, un grand village.

Es-Saheli, l'architecte andalou, construit une mosquée à Gao, la première des nombreuses que Kango Moussa fera construire.

Mais Gao ne fait pas partie de l'empire Mali depuis longtemps. L'empereur emmène avec lui comme otages, les deux fils du prince : Ali Kolen et Selman Nar ; il espère qu'ils deviendront des alliés et des amis. Les Mandingues sont de moeurs douces et polies; l'empereur, les dignitaires sont musulmans, mais l'empereur est tolérant et le peuple reste animiste. Les deux princes, habitués à des moeurs plus rudes, se trouvent dépaysés et s'ennuient. Mais en tant que princes, ils ont le droit de prendre part aux expéditions dirigées contre les peuples non musulmans habitant aux frontières de l'empire. Ali Kolen et Selman Nar en profitent, se font remarquer par leur courage, et bientôt connaissent tout le pays.

A Niani, la capitale, Kango Moussa se fait construire une salle d'audience décorée comme celles qu'il vit au Caire.

Ce voyage a donné un regain à l'islamisme, a consolidé les relations avec l'Égypte et le Soudan, augmenté le rayonnement du Mali : des savants et des lettrés viennent à Gao et à Tombouctou. Des marchands aussi.

L'empire Mali est à son apogée, c'est-à-dire que c'est le moment où il est le plus grand, le plus riche, le plus prospère, le mieux organisé. L'armée est disciplinée. Les impôts sont payés régulièrement.

Kango Moussa, maître absolu, entouré de ses dignitaires, vit au milieu d'une cour fastueuse, où tout est réglé par un protocole minutieux : cc L'empereur siège sur un grand banc de bois noir, couvert de soie, flanqué de défenses d'éléphant. A ses côtés sont ses armes, sabre, lance, carquois, arcs et flèches, le tout en or. Il est coiffé d'un turban d'étoffes d'or, et vêtu d'une blouse écarlate avec un pantalon fait de vingt morceaux.

Derrière lui, à côté des étendards jaune et rouge, se tiennent une trentaine de pages dont l'un porte le parasol royal, surmonté d'un oiseau d'or. Devant, sont le bourreau, le héros et le batteur de tambour. A droite et à gauche, s'alignent les hauts fonctionnaires de l'État-Major, en vêtements blancs, de style marocain ».

Si Soundiata au fabuleux courage a fondé la dynastie des Keita, Kango Moussa, à la fabuleuse richesse, l'a portée au sommet de sa puissance. Ce sont les deux grands empereurs de l'empire Mali.

VI — Après 1332

Kango Moussa meurt en 1332.

Son fils Maghan (1332-1336) est moins intelligent et moins ferme. Ali Kolen et Selman Nar, les deux princes gardés en otage en profitent. Au cours de leurs expéditions, ils préparent des dépôts de vivres, et un jour s'échappent en direction de Gao. Ce qu'ils n'auraient jamais osé entreprendre sous le règne de Kango Moussa. Le sultan de Mali lance quelques hommes à leur poursuite, mais les fugitifs leur échappent. Maghan, faible et indécis, ne se décide pas à envoyer des soldats pour les ramener et raffermir son autorité à Gao. L'empire du Sonraï reprend son indépendance, Ali Kolen règne d'abord, et Selman Nar ensuite.

C'est le premier coup porté au Mali.

Ensuite règne Souleiman (1336-1359), frère du grand Kango Moussa, qui gouverne aussi bien que lui, mais ne peut faire rentrer le royaume de Sonraï dans l'empire mandingue. Lui aussi est en relations suivies avec le Maroc et l'Égypte, lui aussi fait venir des lettrés et des savants. Son état, bien organisé, connaît une paix durable.

C'est pendant son règne que vient au Mali le grand voyageur arabe Ibn Battuta. Il trouve que le pays est sûr, que la justice y règne et que ses habitants sont honnêtes et pieux.

Malheureusement Souleiman est le dernier grand empereur mali. La décadence commencée avec Maghan, continue avec Kamba (1369-1374) et Moussa II (1374-1387). On a presque oublié le nom de ceux qui leur succèdent et laissent se défaire l'oeuvre de Soundiata, de Kango Moussa et de Souleiman.

Nous connaissons encore un peu du Mali par Ibn Kaldoun jusqu'en 1390, puis jusque vers 1400 par le « Tarikh-es-Soudan » et le « Tarikh-el-Fettâch ». Mais si l'empire avait été aussi grand que pendant les règnes de Soundiata et Kango Moussa, les chroniqueurs en auraient parlé davantage...

Vers 1400, les Mossi ruinent les provinces de l'Est. Tombouctou est prise en 1435 par un chef venant du Sahara : le Targui Akil.

Le Sonraï qui avait déjà repris son indépendance pendant le règne de Maghan, annexe en 1465 des provinces de la région du Niger, puis, au XVIe siècle, il domine les provinces du Nord, fait une incursion dans la capitale et s avance jusqu'au Sénégal.

Au XVIe siècle, les Bambara se révoltent. L'empereur du Mali est vaincu et se retire dans sa capitale.

Le grand empire Mali n'existe plus. Mais il a été si puissant que son souvenir existe toujours.

VII — La civilisation Mali

Le Mali n'a pas été important seulement par l'histoire de ses empereurs, mais aussi par sa civilisation qui, à la fois nègre et islamique, a exercé une grande influence sur le monde noir.

Le pouvoir de l'empereur est très grand. Le pays est riche : c'est au Moyen-Age le plus grand producteur et le plus grand exportateur d'or. Des caravanes incessantes et régulières emportent une part de sa production vers l'Afrique du Nord, l'Égypte, le Soudan. Elles emmènent aussi des esclaves.

Elles ramènent des commerçants vers ce pays où règnent la paix et la sécurité. Tous les voyageurs en sont frappés.

Cette paix est d'autant plus remarquable que la France et les autres pays d'Europe, au moment de l'apogée du Mali, se font sans cesse la guerre. C'est, entre autre, la guerre de Cent Ans. Les paysans se soulèvent contre les seigneurs en de multiples « jacqueries » et les routes sont infestées de soldats et de brigands, entre lesquels il est souvent difficile de faire la différence. Il y a aussi d'épouvantables famines. L'histoire de France, à cette époque, est vraiment très troublée.

Les paysans mandingues, eux, vivent dans un pays calme, ils élèvent des bœufs, des moutons, des chèvres, cultivent, entre autres, le riz, le fonio, les haricots, fabriquent le beurre de karité.

Dans les villes, à Gao, Tombouctou, Djenné, se fixent des savants, des lettrés, des marabouts.

Tombouctou a d'abord été un simple campement targui, puis un marché. Mais, sous la protection du Mali, elle est devenue, ainsi que Djenné, une ville aux maisons typiques de l'architecture soudanaise. Après le règne de Kango Moussa, ces deux villes possèdent leur mosquée. Un auteur arabe parle de « 400 villes » au Mali...

L'empire mali était connu non seulement en Afrique, mais en Europe. Une carte de 1339 mentionne pour la première fois son nom. Sur celle de 1375, exécutée pour le roi de France, Charles V, et qui est conservée à Paris, à la Bibliothèque Nationale, Kango Moussa est représenté assis, tenant son bâton de commandement. En 1484, sous le règne de Mansa Oulé, il y a même un ambassadeur du Portugal dans la capitale, et, en 1534, le même pays y envoie des diplomates. Rabelais, le grand écrivain français du XVIe siècle, fait passer son héros, Pantagruel, par le Mali.

L'empire mali a été certainement le plus grand des empires d'Afrique Noire et les griots, le soir, chantent toujours la puissance des Keita, mêlant l'histoire et la légende.

Et vous, enfants noirs, et aussi enfants blancs, vous connaîtrez encore mieux l'histoire du fabuleux empire mali en lisant l'histoire de Bakari, petit garçon mandingue, qui vivait sous le règne du grand Kango Moussa.